Louis-Philippe Ouimet a rencontré la famille Dandachi
Des milliers de Syriens souhaitent fuir leur pays en proie aux exactions des troupes de Bachar Al-Assad ou de l'État islamique. Quelques-uns d'entre eux ont réussi à venir au Canada en temps que réfugiés, mais le processus est trop long et trop complexe, disent certains.
La famille Dandachi a fui la Syrie, car elle se sentait menacée. Elle est arrivée au Canada en juin dernier. Parce qu'il a participé à une manifestation contre le régime, M'hamed dit avoir été emprisonné et torturé pendant 40 jours.
« Ils m'ont frappé, ils m'ont torturé, ils nous humiliaient », se souvient le jeune homme.
Ottawa a parrainé la famille Dandachi, qui reçoit une allocation mensuelle d'environ 2000 $. Le père de la famille, Jasem Dandachi, se dit reconnaissant envers le gouvernement canadien. « Je voudrais dire merci », dit M. Dandachi, qui vit maintenant dans un petit appartement de Laval avec sa famille.
Crise majeure
Le Canada a promis d'accueillir de manière permanente 1300 réfugiés syriens dans le cadre du programme de réinstallation du gouvernement. Il s'est aussi engagé à en recevoir 1100 autres grâce à un programme de parrainage privé.
« Le parrainage privé est malheureusement un programme extrêmement fastidieux et difficile, qui coûte cher », déplore Faisal Alazem, directeur du Conseil syro-canadien à Montréal.
Le parrainage privé coûte environ 13 000 $ à une personne qui voudrait faire venir un proche au Canada. Le dossier doit passer par plusieurs centres de traitements de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC).
Le ministère indique que le Canada a déjà contribué à hauteur de 360 millions de dollars depuis le début de la crise syrienne, notamment afin de fournir de l'aide humanitaire.
Ce n'est pas assez, selon M. Alazem. « Malheureusement pour les Syriens, c'est la pire crise de réfugiés depuis la création des Nations unies », dit-il.
Pour les quelques Syriens qui ont réussi à venir s'installer au Canada, de nombreux obstacles restent à surmonter. Les membres de la famille Dandachi devront apprendre le français et refaire leur vie à Laval. M'hamed veut étudier pour devenir architecte, Jawad voudrait travailler dans la fonction publique et Hamza se voit médecin.
« La vie est facile ici. On ne nous juge pas par nos vêtements, on ne nous juge pas selon le travail qu'on veut faire », dit Jansem Dandachi.
Selon l'ONU, il y a trois millions de réfugiés syriens dans le monde.
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