Venezuela : deuil et incertitude après la mort deChavez

Written By Unknown on Kamis, 07 Maret 2013 | 14.18

Le cercueil contenant le corps du président vénézuélien Hugo Chavez a été déposé mercredi à l'Académie militaire de Caracas, où sa dépouille sera exposée jusqu'aux funéraires nationales auxquelles il aura droit vendredi. Le gouvernement a confirmé mardi la mort du président Chavez, à l'âge de 58 ans.

Recouvert d'un drapeau vénézuélien et décoré de fleurs, le cercueil d'Hugo Chavez avait quitté l'hôpital au son de l'hymne national en matinée, après une brève prière. La procession d'une dizaine de kilomètres s'est effectuée sous la surveillance des soldats de la Garde d'honneur. La mère du président, Elena Frias, en pleurs, accompagnait le corps de son fils de même que la plupart des membres du gouvernement.

Le dauphin du président, le vice-président Nicolas Maduro, et le président bolivien, Evo Morales, ont pris la tête du cortège le long duquel des centaines de partisans - tous vêtus de rouge, couleur associée au chavisme - ont acclamé leur héros.

Une chapelle ardente doit être érigée à l'académie militaire pour permettre à la population de venir rendre un dernier hommage au président.

L'influence de Chavez se fait toujours sentir

Hugo Chavez continue de diriger le Venezuela même après sa mort. Le vice-président Maduro agit à titre de président intérimaire malgré la Constitution du pays qui confère cette responsabilité au président de l'Assemblée nationale.

M. Maduro a déjà indiqué qu'il sera le candidat socialiste lors de l'élection présidentielle, qui devrait se tenir au cours des 30 prochains jours.

La Constitution a également été bafouée puisque l'amiral en chef des forces armées et ministre de la Défense, Diego Molero, a appuyé la candidature de M. Maduro contre le candidat de l'opposition, Henrique Capriles. Or, la Constitution interdit aux forces armées de s'ingérer dans la vie politique du Venezuela.

Devant cet avenir incertain, les Vénézuéliens se sont rués vers les supermarchés et les stations-service pour s'approvisionner, pendant que des déclarations officielles se mêlaient aux slogans anti-américains dans les rues.

Amis et rivaux saluent le disparu

Les hommages ont fusé de toutes parts en Amérique latine et de par le monde au lendemain de la mort du président Chavez. Les présidents de l'Argentine, de l'Uruguay et de la Bolivie sont d'ailleurs déjà arrivés en prévision des obsèques du président Chavez.

Ému, le président bolivien Evo Morales s'est dit « anéanti par le décès du frère Hugo Chavez ». « Quand les passions s'apaiseront [...], il ne fait aucun doute que le monde entier reconnaîtra la grandeur d'un homme extraordinaire, courageux, plein d'amour et d'héroïsme », a renchéri son homologue équatorien Rafael Correa, la voix brisée par l'émotion.

Le régime cubain, où M. Chavez a été soigné pour son cancer, a décrété un deuil national de trois jours. « Chavez est aussi cubain ! [...] Il a accompagné Fidel [Castro] comme un véritable fils et son amitié avec Raul [Castro] est profonde », a déclaré le gouvernement.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souligné que M. Chavez s'était efforcé de « répondre aux aspirations et aux défis des plus vulnérables » au Venezuela. Le Conseil de sécurité a observé une minute de silence, mercredi, à la mémoire de Chavez.

En Iran, le président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que Chavez « était un martyr pour avoir servi son peuple et protégé les valeurs humaines et révolutionnaires ». M. Ahmadinejad, qui a aussi décrété une journée de deuil national mercredi, a évoqué une éventuelle participation aux funérailles de M. Chavez.

« La disparition de ce leader unique est une grande perte pour moi personnellement et le peuple syrien », a déclaré le président Bachar Al-Assad, dans communiqué diffusé par la télévision officielle syrienne.

En Europe, le président français François Hollande a noté qu'il avait « profondément marqué l'histoire de son pays » et « exprimait au-delà de son tempérament et de ses orientations, que tous ne partageaient pas, une volonté indéniable de lutter pour la justice et le développement ».

Aux États-Unis, le président Barack Obama a dit souhaiter établir des « relations constructives » avec le futur gouvernement brésilien. Constamment ciblé par Hugo Chavez, Washington souhaite également l'établissement d'un gouvernement démocratique.

« Au moment où le Venezuela entame un nouveau chapitre de son histoire, les États-Unis continuent à appuyer des politiques qui soutiennent les principes démocratiques, l'État de droit et le respect des droits de l'homme. » — Barack Obama, président américain

Les républicains du Congrès américain ont fait preuve de moins de retenue, se félicitant ouvertement de la disparition de Chavez. « Hugo Chavez était un tyran qui contraignait les Vénézuéliens à vivre dans la peur », a déclaré le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Ed Royce. « Sa mort entame l'alliance des dirigeants gauchistes antiaméricains en Amérique du Sud »,a-t-il ajouté.

Quant au Canada, des remarques jugées « insensibles » accompagnant les condoléances du premier ministre Stephen Harper lui ont valu une longue note envoyée par la ministre vénézuélienne adjointe à l'Amérique du Nord, Claudia Salerno. Dans une courte déclaration publiée mardi, M. Harper a dit espérer que la mort d'Hugo Chavez précède un futur plus prometteur pour le peuple vénézuélien.

[View the story "Réactions en ligne à la mort d'Hugo Chavez" on Storify]

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