Artistes, journalistes, syndicalistes et politiciens se sont unis dimanche à Montréal pour manifester leur appui à Radio-Canada dans le cadre d'un grand spectacle au Métropolis.
Près de 2000 participants ont dénoncé les compressions budgétaires et les abolitions de postes qui affligent le diffuseur public.
Organisé par des employés et des sympathisants de Radio-Canada, le spectacle était animé par Pénélope McQuade et Philippe Fehmiu. Il a réuni une multitude de personnalités, dont le maire de Montréal, Denis Coderre, et le président de la CSN, Jacques Létourneau. Denis Coderre a indiqué que Radio-Canada est important « pour Montréal, pour notre culture, pour l'économie, pour les régions et pour l'ensemble de la francophonie. »
Une trentaine d'artistes ont participé à l'événement, dont Ariane Moffatt, Louis-Jean Cormier, Paul Piché, Yann Perreau, Normand Brathwaite, Alex Nevsky, Michel Rivard, Richard Séguin, Daniel Lavoie, Jim Corcoran et Dumas.
Le coanimateur Philippe Fehmiu a affirmé que cette manifestation « d'amour et de solidarité » est essentielle afin de protéger Radio-Canada. Il soutient qu'il faut provoquer une « conversation nationale sur notre attachement » au diffuseur public.
Pour Paul Piché, Radio-Canada est un élément essentiel à la culture québécoise. « C'est un outil qu'on se donne collectivement. Au Québec, on n'a pas la même appréciation de Radio-Canada qu'ailleurs au Canada. Toutes ces compressions, qui ne datent pas d'aujourd'hui, c'est une manière de nous faire taire un peu. C'est pour ça que je me devais d'être là », a ajouté l'auteur-compositeur-interprète.
Un enjeu lors des élections fédérales?
Pour l'ex-animateur de Radio-Canada Pierre Maisonneuve, porte-parole du mouvement « Tous amis de Radio-Canada », il faut agir avant qu'il ne soit trop tard, et mettre de la pression sur les politiciens fédéraux, qui sont en précampagne électorale. Il souligne que le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, a déjà donné son appui aux défenseurs de Radio-Canada. D'ailleurs, « Tous amis de Radio-Canada » compte faire pression sur les partis politiques fédéraux lors de la prochaine campagne électorale.
« Il y a des gouvernements qui sont insensibles à la culture, aux arts. Notre riposte doit être vive », a ajouté, pour sa part, Richard Séguin.
Mais afin que la survie du diffuseur public devienne un véritable enjeu électoral, les provinces anglophones devront s'engager davantage dans le débat, estime l'ancien directeur de l'information à Radio-Canada, Alain Saulnier.
« Le malheur veut qu'au Canada anglais, la force de ce lien très fort entre le public et le diffuseur public ne soit pas au même niveau qu'au Québec ou au Canada français. » — Alain Saulnier, ex-directeur de l'information de Radio-Canada
Toutefois, le poids des minorités linguistiques pourrait accentuer le débat, ajoute Pierre Maisonneuve, qui a d'ailleurs rencontré la ministre ontarienne de la Francophonie, Madeleine Meilleur, et le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, au sujet de Radio-Canada.
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