L'aventure cubaine du propriétaire d'Ameublement Elvis, Daniel Côté, a commencé en 1991. À cette époque, Ameublement Elvis avait déjà pignon sur rue au cœur de Montréal, rue Papineau. Et cette année-là, M. Côté a signé un contrat avec Raul Castro dans le but de vendre des biens usagés à Cuba. « Raul Castro, je ne le connaissais pas du tout, se souvient M. Côté. Je ne savais pas quel était le régime, j'ignorais tout de Cuba ».
Son partenariat avec La Havane a amené Daniel Côté à vendre toutes sortes de choses à Cuba. Des autobus, des autos, des camions de pompiers... « Tout dans l'usagé », précise M. Côté.
Aujourd'hui, le quart du chiffre d'affaires d'Ameublement Elvis repose sur le commerce avec Cuba. M. Côté vend désormais plus de neuf que d'usagé aux Cubains, ce qui accroît d'autant son chiffre d'affaires. Cependant, en termes de quantité, il ne vend pas plus : « Je dirais même que je vends un peu moins », dit-il.
Supposons qu'arrive une commande de bus de la part de son client cubain; que fait Daniel Côté? « Des appels téléphoniques, répond-il en souriant. Je téléphone à toutes les compagnies possibles d'autobus jaunes au Québec et j'achète les autobus qu'ici, on ne met plus sur la route parce qu'elles ont au plus une douzaine d'années d'existence. Je les envoie à Cuba. »
Étant donné que Daniel Côté possède un grand terrain à Laval, il entrepose ses autobus là jusqu'à ce que la Sûreté du Québec l'autorise à les emmener au Port de Montréal. C'est de là qu'ils partaient sur des bateaux cubains, mais depuis quelque temps, les règles ont changé et les autobus partent maintenant d'Halifax, où Daniel Côté les envoie par train.
« À Cuba, comment ça fonctionne, t'es comme un grossiste. T'amènes tes choses là-bas et eux les revendent. Je ne paie pas de loyer ni rien de ça. » — Daniel Côté
Un jour, les autorités cubaines lui ont donné l'occasion de vendre directement quelque 500 électroménagers entreposés dans un entrepôt de La Havane.
« Ils ne me connaissaient pas, explique malicieusement Daniel Côté, mais moi j'avais alerté la radio et la télévision cubaines. Au bout d'une seule journée, la permission qu'il avait eue pour vendre à des particuliers lui a été retirée.
« Le monsieur qui me l'avait donnée m'a dit " Écoute, il y a 50 000 personnes à la porte avec des camions, des autos; elles veulent toutes des électroménagers ". C'était le bordel total. Quelle belle expérience! »
Daniel Côté reconnaît que l'embargo l'a fait vivre mais, avec cette ère nouvelle qui s'ouvre avec les États-Unis, le propriétaire d'Ameublement Elvis ne se fait pas d'illusion : son aventure cubaine tire à sa fin.
« C'est clair que les Cubains feront désormais affaires avec les Américains. « Les électroménagers sont moins chers là-bas et, quant au transport, ils sont collés sur les États-Unis. Des 5000 $ qu'il en coûte pour expédier un autobus à Cuba à partir de Montréal, il n'en coûtera peut-être que 100 $, peut-être même rien. »
Face à ce changement, Daniel Côté se fait philosophe : « Il ne faut pas virer fou avec tout ce qui peut arriver. Je ferai du business ailleurs et c'est tout », affirme Daniel Côté, qui a déjà fait affaires avec la République dominicaine ou encore, avec le Maroc.
Avec les informations de Pasquale Harrison-Julien
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Ameublement Elvis voit poindre la fin de son commerce avec Cuba
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