Percée dans la recherche sur les traumatismes grâce à l’incident d’Air Transat en 2001

Written By Unknown on Rabu, 13 Agustus 2014 | 14.18

Des chercheurs canadiens ont peut-être trouvé une nouvelle clé pour comprendre le stress post-traumatique. Tout ça grâce à l'atterrissage héroïque réalisé par le célèbre commandant Robert Piché il y a 13 ans.

En août 2001, les quelque 300 passagers et membres d'équipage du vol 236 d'Air Transat ont vécu 30 minutes d'horreur. À la suite d'une panne de carburant, leur avion est passé à deux doigts de plonger dans l'océan Atlantique.

Cet incroyable incident a donné une idée à la Dre Margaret McKinnon : constituer un échantillon de passagers afin d'en apprendre davantage sur les facteurs de risque associés au trouble de stress post-traumatique.

La Dre McKinnon n'a pas eu cette idée par hasard : elle était elle-même passagère du vol 236.

« Votre pire cauchemar »

« Imaginez votre pire cauchemar. Eh bien, c'était comme ça », explique la Dre McKinnon, psychologue clinicienne à l'hôpital Saint-Joseph de Hamilton et chercheuse au Département de psychiatrie et de neurosciences comportementales à l'Université McMaster.  

« Ce n'était pas juste un accident évité de justesse où vous revoyez votre vie défiler sous vos yeux pendant une fraction de seconde et où tout va bien quelques instants plus tard. Dans ce cas-ci, l'horrible sensation de mort imminente a duré 30 minutes. »

Margaret McKinnon et ses collègues, la Dre Daniela Palombo et le Dr Brian Levine, qui à l'époque travaillaient tous les trois au centre de santé Baycrest de l'Université de Toronto, ont recruté 15 passagers du vol 236. Ils ont mesuré la qualité, la précision et la véracité de leurs souvenirs de chaque moment du vol.

Ils ont ensuite comparé ces souvenirs à ceux de deux autres évènements, les attentats du 11 septembre 2001 et un évènement tout à fait banal survenu autour de la même période.

Leurs résultats sont publiés cette semaine dans le journal Clinical Psychological Science. Il s'agit de la première expérience du genre à être réalisée sur des individus qui ont été exposés au même traumatisme. En temps normal, les études semblables sont basées sur des évènements hétéroclites expérimentés dans différentes situations.

À propos du vol 236

Le 24 août 2001, le vol 236 d'Air Transat est parti de Toronto, en direction de Lisbonne, au Portugal. Au moment où il survolait l'océan Atlantique, l'avion a manqué de carburant. L'enquête a plus tard révélé que la fuite avait été causée par une erreur d'entretien.

Tous les passagers ont dû se préparer pour un amerrissage d'urgence, une opération particulièrement risquée.

Environ 25 minutes après avoir déclaré l'état d'urgence, les pilotes ont aperçu une piste d'atterrissage sur une petite base militaire aux Açores et ont réussi à y poser leur Airbus A330, pratiquement transformé en simple planeur.

La catastrophe évitée a marqué les esprits. Le commandant Robert Piché est depuis considéré comme un héros de l'aviation. 

Souvenirs forts et précis

Les chercheurs ont d'abord constaté que les passagers avaient des souvenirs très forts et précis de l'incident. Même si cette conclusion ne les a pas surpris, elle demeure importante, puisque d'autres études suggèrent plutôt que les souvenirs des évènements traumatisants s'estompent. 

Surtout, les chercheurs ont constaté qu'il n'existe pas de lien de cause à effet entre le degré de vivacité et d'exactitude des souvenirs de l'évènement et le développement d'un trouble de stress post-traumatique par la suite.

Cependant, les passagers qui ont souffert de stress post-traumatique avaient tendance à se rappeler un plus grand nombre de détails externes à l'événement principal.

Il peut s'agir, par exemple, de détails qui ne sont pas précis dans le temps, qui se répètent ou qui sont une interprétation personnelle, si on les compare aux passagers qui n'ont pas de trouble de stress post-traumatique ou au groupe témoin. 

Cette tendance a été observée pour tous les événements étudiés, et pas seulement pour l'incident d'Air Transat.

Aux yeux des chercheurs, cela démontre que ce n'est pas seulement le souvenir du traumatisme qui est lié au trouble de stress post-traumatique, mais plutôt « comment » la mémoire d'une personne traite les événements en général.

« Ce que nous avons découvert, c'est que ce n'est pas "ce qui est arrivé", mais "à qui c'est arrivé" qui explique l'apparition subséquente de stress post-traumatique », explique le Dr Levine.

Cette incapacité à chasser de l'esprit les détails « externes » ou « sémantiques » en se remémorant un évènement est liée au contrôle mental de la mémoire, et ce traitement modifié de la mémoire peut être un facteur de vulnérabilité pour le trouble de stress post-traumatique. 

Une deuxième étude est en cours de préparation pour publication. Dans ce nouveau cas, le groupe s'est intéressé à l'imagerie cérébrale fonctionnelle de 10 des passagers du vol 236 dans le but de comprendre les mécanismes cérébraux associés à cet événement traumatisant.


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