À dos d'âne, en camionnette ou à pied, des milliers de personnes ont évacué la ville de Beit Lahiya, au nord de la bande de Gaza, dimanche. Ils répondaient à l'alerte lancée par Israël, qui annonçait des bombardements massifs dans leur direction.
En fin de soirée, ce sont 17 000 Palestiniens qui avaient trouvé refuge dans l'une ou l'autre des installations de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Le bilan militaire s'est lui aussi alourdi. L'armée israélienne indique avoir mené plus de 1300 frappes aériennes contre la bande de Gaza depuis mardi, tandis que 800 roquettes ont été tirées par le Hamas vers Israël.
Plus tôt en journée, l'aviation d'Israël a distribué des tracts pour avertir les citoyens de son opération spéciale dans le nord. Elle suggérait aux résidents de s'éloigner des activistes du mouvement palestinien Hamas et des sites où ils opèrent.
Dans un communiqué du ministère de l'Intérieur lu sur la radio du Hamas, l'organisation soutenait que les avertissements israéliens relevaient de la « guerre psychologique ». Elle demandait à ceux qui quittaient leurs habitations de rentrer chez eux.
Abbas interpelle l'ONU
Plutôt discret jusqu'ici, le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé au secrétaire général Ban Ki-moon de « placer officiellement l'État de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU », a précisé l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Au sixième jour de l'offensive israélienne contre les combattants islamistes de la bande de Gaza, les responsables palestiniens font état de 170 morts et de près de 2000 blessés dans le territoire côtier. Avec 54 morts, la journée de samedi a été la plus sanglante.
Selon le premier ministre Nétanyahou, le Hamas porte l'unique et entière responsabilité des victimes civiles à Gaza. Il évoque le droit d'Israël à se défendre face aux tirs de roquettes du mouvement islamiste palestinien, en dépit des appels internationaux à un cessez-le-feu.
Évacuations à Gaza - Le reportage de Danièle Kriegel
Premiers coups de feu au sol
Une large incursion terrestre n'est toujours pas exclue du programme israélien. Des milliers de soldats israéliens sont rassemblés le long de la frontière depuis quelques jours.
« Nous ne savons pas quand l'opération prendra fin », a déclaré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, ajoutant que l'armée était prête « à toutes les possibilités ».
Des combattants du Hamas et des soldats de la marine israélienne ont échangé dimanche des coups de feu dans le nord de la bande de Gaza. Il s'agirait des premiers combats au sol depuis l'explosion de violence.
Selon l'armée israélienne, les soldats attaquaient un site de lancement de roquettes à longue portée lorsqu'ils ont été visés par des tirs palestiniens. Le Hamas indique pour sa part que ses tireurs ont réussi à attaquer le commando israélien pendant qu'il était toujours en mer.
Pas de frappes du Liban, dit le Hamas
Le Hamas se défend d'être à l'origine des tirs de trois roquettes tombées samedi soir dans des secteurs non habités près de la ville de Nahariya, dans le nord de l'État hébreu. L'artillerie israélienne avait riposté. Une attaque et une riposte similaires avaient eu lieu la veille. Dans les deux cas, on n'a signalé ni victime ni dégât.
Malgré le démenti, l'aile militaire du groupe islamiste, les brigades Ezzadine Al-Kassam, revendique ces tirs. Des enquêteurs libanais cherchent toujours à en identifier les auteurs.
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