Des «partys» organisés par le PLQ chez Marc Bibeau

Written By Unknown on Sabtu, 21 Juni 2014 | 14.18

Le reportage de Catherine Kovacs

Le Parti libéral du Québec a organisé et possiblement payé en « très grande partie » deux fêtes organisées en 2003 et en 2004 au domicile de Marc Bibeau, à laquelle participaient des hommes d'affaires triés sur le volet et tout le gratin libéral, y compris le premier ministre Jean Charest, affirme l'ex-directrice du recrutement et du financement du parti, Violette Trépanier.

Lire aussi : « Je suis fâchée, parce qu'on nous a bernés » - Violette Trépanier

Appelée à témoigner vendredi devant la commission Charbonneau, Mme Trépanier avait préalablement expliqué que M. Bibeau, un riche homme d'affaires, était « un bénévole » qui utilisait ses « immenses réseaux » de contacts au sein du Québec inc. pour faire du financement au profit de Jean Charest.

Le chef libéral avait recruté le président des Centres d'achats Beauward et actionnaire de Shokbéton au terme de sa défaite électorale de 1998. Les deux hommes étaient devenus amis par la suite.

« Il m'a dit : ''Jean est mal connu, moi je vais le faire connaître dans les milieux d'affaires de Montréal, et ils vont l'apprécier''. » — Violette Trépanier, relatant des propos de Marc Bibeau

Mme Trépanier, qui s'est occupée du financement du PLQ de 2001 à 2013, a assuré sans relâche que les deux fêtes organisées chez Marc Bibeau, à laquelle elle était présente, n'étaient ni des activités de financement, ni des événements de développement des affaires : « C'était un rassemblement de gens, mais c'était pour faire un party, si vous voulez. »

Selon elle, les deux fêtes ont réuni de 150 à 200 personnes, notamment tout le réseau d'affaires et la famille de M. Bibeau, le premier ministre Charest, plusieurs ministres, des députés, ainsi que des politiciens fédéraux.

« C'était une grande fête, mais qui était organisée et offerte par le parti en quelque part », a-t-elle dit. « Moi j'étais là pour aider à l'organisation », a-t-elle précisé par la suite. « Les invitations se sont faites au parti ».

« Vous dites que les dépenses étaient payées par le parti? » « Oui. En très grande partie. Je ne pourrais pas vous dire à combien. » — Échange entre France Charbonneau et Violette Trépanier

Lorsque la présidente de la commission France Charbonneau est revenue sur le sujet quelques instants plus tard, Mme Trépanier a reculé, affirmant qu'elle ne savait pas qui payait. « Faudrait vérifier. J'ai dit ça parce qu'il y avait énormément de gens du parti qui étaient là : nos permanents, le président du parti, le directeur général. Faudrait vraiment vérifier. Mais j'aurais trouvé normal en fait que... M. Bibeau, c'était un bénévole ».

« On avait décidé... M. Bibeau avait décidé d'inviter les gens qu'il connaissait. Je ne sais pas comment c'est parti cet événement-là. Mais il était content de l'élection et il voulait que tout le monde se rassemble. Et c'est parti comme ça », a relaté Mme Trépanier.

Elle a dit se souvenir que Jean Charest avait profité de la fête de 2003 pour remercier les gens qui avaient contribué à sa victoire électorale.

« La deuxième fois, il y avait un plan qu'il lançait. Je ne sais pas ce que c'était, il y avait une brochure, un livre. Il lançait un plan d'action », a poursuivi Mme Trépanier. « On les avait distribués et il en avait parlé un peu. C'était peut-être le budget. Je ne me souviens plus. Mais il y a un document qui avait été distribué. Évidemment après la publication officielle. »

« Mais on créait des liens. [...] C'est une occasion pour tisser des liens? » « Effectivement. En fait, ce que les gens voulaient faire, c'était un happening. C'était vu comme ça. » — Échange entre France Charbonneau et Violette Trépanier

Mme Trépanier a admis que « des gens qui faisaient des contributions au Parti libéral en général » étaient présents aux fêtes chez M. Bibeau, en précisant encore une fois fois qu'il ne s'agissait pas d'une activité de financement. Elle n'a pu identifier aucun dirigeant de firme de génie, mais a dit ne pas douter que certains avaient été invités.

« Surtout M. [Kazimir] Olechnowicz, qui me semble avoir été plus proche de M. Bibeau », a-t-elle précisé, en parlant du président de Cima+. Entendu récemment par la commission Charbonneau, M. Olechnowicz avait admis que Marc Bibeau faisait du financement sectoriel, et qu'il lui avait demandé une contribution de 100 000 $ de sa firme de génie en prévision de l'élection de 2003.

Le procureur Paul Crépeau, qui menait l'interrogatoire, a aussi demandé à Mme Trépanier s'il était exact que M. Bibeau avait déjà organisé chez lui des activités de financement auxquelles il invitait une dizaine d'hommes d'affaires à lui verser 10 000 $ chacun. Elle a dit ne pas le savoir, mais a estimé que le tout était « impossible », puisque cette somme ne pouvait être demandée à une seule personne en vertu de la loi électorale.

Lumière sur le comté 127

Violette Trépanier a aussi livré son explication au sujet des 428 150 $ amassés par Marc Bibeau en 2001, une histoire qui avait fait couler beaucoup d'encre lors de la dernière campagne électorale. Elle a expliqué qu'il s'agissait en fait de la « somme des contributions qui étaient allées à son nom comme solliciteur au 15 octobre 2001. »

Cette somme était comptabilisée dans la « ligne comptable » 127, recensant l'argent recueilli pour le parti et non pour les circonscriptions. Elle a insisté qu'il s'agissait de contributions financières légales, déclarées au Directeur général des élections du Québec, au même titre que d'autres activités dites nationales, comme des parties de golf organisées au profit du parti.

« 127, sectoriel, national, c'est la même chose. » — Violette Trépanier

Les contributions amassées par Marc Bibeau ou par son réseau de solliciteurs étaient en fait comptabilisées dans une sous-section, la 127.51. « Ça ne veut pas dire que c'est lui qu'il les a tous sollicités un par un, mais lui avait des solliciteurs. Il rencontrait son réseau. La personne qui sollicitait un réseau, on le mettait sous l'onglet de Marc Bibeau », a dit Mme Trépanier.

L'ex-directrice du financement du PLQ a expliqué à la commission que Marc Bibeau ne faisait que des activités dites nationales avant 2001, mais que cela a changé par la suite. Il s'est alors impliqué avec elle pour s'assurer que toutes les circonscriptions électorales parvenaient à atteindre leurs objectifs de financement.

« On allait voir les députés pour leur dire : "As-tu besoin d'aide? Es-tu capable d'atteindre ton objectif? Qu'est-ce qu'on peut faire pour t'aider?" », a-t-elle expliqué. Marc Bibeau pouvait alors appeler quelqu'un qu'il connaissait dans la circonscription en question pour lui demander d'amasser de l'argent dans leur réseau, ou d'organiser un événement en bonne et due forme.

Mme Trépanier a été députée de Dorion (1984-1994) en plus d'occuper différents postes de ministre dans le gouvernement de Robert Bourassa. De nombreux témoins l'ont déjà décrite devant la commission comme une responsable du financement sectoriel.

L'ex-ministre Nathalie Normandeau a déclaré mercredi que Violette Trépanier venait chaque année fixer avec les élus les objectifs à atteindre. Elle était parfois accompagnée de Marc Bibeau.

Jeudi, l'ex-député d'Orford Robert Benoit a affirmé que l'arrivée de Jean Charest à la tête du PLQ en 1998 a marqué un changement dans la philosophie de financement au parti. La présence de Marc Bibeau constituait une illustration de ce changement.


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