Libre-échange Canada-UE : Québec donne son appui

Written By Unknown on Sabtu, 19 Oktober 2013 | 14.19

Le reportage de Mathieu Dion

Le ministre des Finances du Québec, Nicolas Marceau, a déclaré vendredi que le Québec appuie l'entente de principe sur un Accord économique et commercial global, conclue vendredi entre le Canada et les 28 pays membres de l'Union européenne (UE).

Une entente que M. Marceau qualifie d'historique : « Il s'agit d'un accord majeur pour le Québec qui créera des milliers d'emplois et une hausse de nos exportations vers les 28 pays de l'Union européenne », a affirmé Nicolas Marceau. 

Parmi les bénéfices pour le Québec, tel qu'évalué par le gouvernement Marois, citons l'abolition des tarifs douaniers de l'Union européenne et du Canada sur les produits industriels, « dont 98 % des lignes tarifaires dès l'entrée en vigueur de l'accord », selon le gouvernement du Québec.

De plus, le gouvernement du Québec affirme avoir obtenu, du gouvernement fédéral, des garanties fermes pour les producteurs laitiers et de fromages du Québec. Les compensations qu'obtiendront éventuellement les producteurs de lait et de fromages n'ont pas été détaillées par le ministre Marceau.

Pour Nicolas Marceau, le Québec profitera de gains significatifs les secteurs suivants :

  • aluminium;
  • véhicules récréatifs;
  • produits pétrochimiques et chimiques;
  • bois sciés;
  • maisons mobiles;
  • pièces automobiles;
  • équipements de télécommunications et de pointe en optique;
  • produits alimentaires de transformation.

Les exclusions sont les suivantes :

  • santé et services sociaux;
  • éducation;
  • industries culturelles;
  • affaires autochtones;
  • achats stratégiques d'Hydro-Québec.

Un accord « important pour l'avenir du Québec », selon Philippe Couillard

Pour sa part, le chef du parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, a salué cet accord, notant au passage que c'est son appartenance à la fédération canadienne qui permet au Québec d'en bénéficier. « On a réussi à préserver la gestion de l'offre, a déclaré M. Couillard en faisant référence à la production laitière et fromagère du Québec, et ça aussi c'est une conséquence positive de l'appartenance au Canada. »

Philippe Couillard se dit confiant que les producteurs québécois sauront faire face à la concurrence, compte tenu de la qualité de leurs produits.  « On est huit millions au Québec, si on disait toujours ça, on n'entrerait jamais en compétition avec qui que ce soit », a déclaré le chef libéral, rappelant que son prédécesseur, Jean Charest, avait milité pour la conclusion de cet accord.

La Coalition avenir Québec (CAQ) voit d'un bon oeil la conclusion de cette entente tout en manifestant des craintes pour les producteurs de lait et de fromages du Québec. 

« Il est important que le gouvernement péquiste s'assure que nos agriculteurs et producteurs obtiennent rapidement les compensations nécessaires du gouvernement fédéral pour contrebalancer l'arrivée prochaine de milliers de fromages européens dans nos supermarchés. » — Le critique en matière de commerce extérieur de la CAQ et député de La Prairie, Stéphane Le Bouyonnec

Victoire pour le Québec, sauf sur le fromage, selon le négociateur pour le Québec

En entrevue à RDI Économie, le négociateur en chef pour le Québec dans les pourparlers de libre-échange, Pierre-Marc Johnson, affirme que la province a gagné sur plusieurs points avec cet accord, mais qu'il a perdu sur la question du fromage.

« Le gouvernement fédéral connaissait notre opposition. Mon mandat était de protéger la gestion de l'offre, y compris la question fromagère. Nous avons gagné sur le reste, mais pas sur le fromage. Nous avons été surpris à la fin de voir des négociations que les quotas [de fromage sur le marché canadien] avaient doublé », a-t-il dit.

« Les quotas en place étaient ceux de 1995, mais la consommation a augmenté. Mais doubler les quotas, c'est plus de fromage sur le marché que la simple augmentation de la consommation », poursuit-il.

« C'est pour ça que devant le fait accompli, Québec demande au fédéral de s'engager sur la compensation complète à l'égard des producteurs, s'il devait y avoir un effet sur eux. »

M. Johnson se dit persuadé que les agriculteurs trouveront un compromis avec le fédéral sur cette question

« Nous avons deux ans pour le voir. Il y aura des querelles idéologiques en cour de route. Le monde agricole est très solidaire chez nous, et très raffiné, intelligent dans sa réflexion. Il y aura des négociations entre le fédéral et les agriculteurs. Je suis sûr que les agriculteurs trouveront des solutions satisfaisantes. »

Il rappelle par ailleurs que plusieurs secteurs industriels québécois, comme ceux de l'aluminium, de l'électronique ou du bois, auront désormais accès sans tarif au marché européen, ce qui représente une grande victoire, selon lui.

L'entente de principe fait des heureux, mais aussi des mécontents

Parmi les voix qui se prononcent pour cette entente figure celle du Conseil du patronat du Québec, qui salue avec enthousiasme la conclusion de l'accord Canada-UE.

Cet accord de libre-échange avec le Canada est le premier signé par l'UE avec un pays du G8 et, selon le Conseil du patronat, il procurera un avantage unique au Québec « puisque seules les entreprises canadiennes auront un accès privilégié au marché européen ». Le Conseil du patronat du Québec rappelle que l'Union européenne est le deuxième partenaire commercial en importance du Québec.

Pour l'Association des produits forestiers du Canada (APFC) la conclusion de l'entente donnera lieu « à l'élimination de quotas et de tarifs douaniers allant jusqu'à 10 % sur les importations de panneaux à base de bois ». Une bonne nouvelle, donc, pour ce secteur, qui tente de diversifier ses exportations au-delà des États-Unis et pour lequel l'Europe est le troisième marché en importance à l'échelle internationale.

La Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI) accueille aussi favorablement l'accord. Elle espère que l'accord Canada-UE amoindrira les difficultés suivantes pour ses 109 000 membres :

  • la fluctuation de la valeur du dollar canadien;
  • les coûts liés à la vente ou à l'achat de produits et services étrangers;
  • les tarifs et droits de douane élevés;
  • la variation des règles et des normes entre les pays.

Du côté de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire (ACCAA), on se réjouit de la conclusion de l'accord, qui constitue, selon l'Alliance,« la plus importante initiative de libéralisation du commerce du Canada depuis l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) ». Au Canada, neuf fermes sur dix dépendent des exportations, ce qui représente 210 000 fermes, d'après des données publiées par l'ACCAA.

Jeudi, des producteurs bovins de l'Ouest canadien se sont dits heureux de voir s'ouvrir à eux de nouveaux marchés.

À Terre-Neuve et Labrador, on se réjouit puisqu'à l'heure actuelle, l'industrie des pêches paie de 25 à 30 millions de dollars, chaque année, pour vendre ses produits en Europe. En vertu de l'entente, ce frein à l'exportation sera vraisemblablement retiré. 

Vives inquiétudes du côté des producteurs laitiers et de fromages

Des fabricants de fromages fins du Québec craignent de ne pas pouvoir affronter la concurrence des producteurs de France, notamment, qui reçoivent une aide généreuse de l'État et dont les normes sanitaires sont plus permissives que celles en vigueur de ce côté-ci de l'Atlantique. Le ministre de l'Agriculture du Québec, François Gendron, s'est dit passablement déçu, parlant des « inconvénients réels » qu'entraînera l'accord pour les fromagers artisans québécois et les transformateurs. « Ça va à l'encontre de ce qu'on a demandé », a déclaré M. Gendron.

En Ontario, les inquiétudes sont vives du côté des petits producteurs de fromage, de même que parmi les membres de l'Union des cultivateurs franco-ontariens, qui redoutent de se faire couper l'herbe sous le pied par leurs concurrents européens.

Dans l'industrie automobile, les analystes formulent des opinions divergentes, relativement à l'impact qu'aura l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne. L'accord stipule que 100 000 véhicules pourront désormais être vendus de l'autre côté de l'Atlantique, sans aucuns frais de douane. L'année dernière, le Canada en a exporté 13 000.

Méfiance en France

Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur de la France, estime que l'accord Canada-UE pourra s'avérer bénéfique pour les entreprises françaises. La ministre française espère notamment que l'accord protégera la propriété intellectuelle en matière de brevets pharmaceutiques. Toutefois, Nicole Bricq se dit préoccupée des conséquences de l'accord sur l'élevage européen de boeuf et de porc, qui connaît « une grave crise en France et en Europe », affirme la ministre française par voie de communiqué.

«  J'attends (...) de la Commission [européenne] la confirmation que cet accord, notamment dans son volet agricole, ne servira pas de précédent pour la négociation qui s'engage avec les États-Unis. » — Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur de la France

En juillet, l'Union européenne et les États-Unis ont engagé des négociations en vue d'en arriver à un accord de libre-échange.

La litigieuse question des brevets pharmaceutiques

Jim Keon, président de l'Association canadienne du médicament générique (ACMG), affirme que l'entente ne rendra pas les médicaments génériques accessibles plus rapidement au Canada. Ces délais, soutient M. Keon, accroîtront les coûts liés à la santé pour les provinces, de même que pour les employeurs qui financent les régimes d'assurance-médicaments de leurs employés ainsi que pour les Canadiens qui paient de leur poche leurs médicaments.

Les Canadiens ont accepté de renforcer leurs normes de propriété intellectuelle, ce qui devrait avantager les entreprises pharmaceutiques européennes. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a reconnu que cette décision va alourdir la facture du système de santé canadien.


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