«Ma motivation, c'est la vérité!» - Pereira

Written By Unknown on Selasa, 29 Oktober 2013 | 14.18

Le reportage de Catherine Kovacs

 L'avocat de la FTQ-Construction a tenté de dépeindre Ken Pereira comme un individu agressif, motivé par le goût du pouvoir et qui, insulté par la façon dont Jocelyn Dupuis aurait tenté de le tasser, se serait retourné contre lui en volant ses comptes de dépenses mirobololants, entraînant sa chute.

Un texte de Bernard Leduc et François Messier

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Mais l'ex-syndicaliste s'est défendu avec ardeur, répliquant coup sur coup aux allégations de Me Turcotte, qui a incidemment été rappelé à l'ordre plus d'une fois par la commissaire France Charbonneau. Celle-ni n'a notamment pas apprécié qu'il ait tenté de discréditer le témoin en se référant à des documents, lettres ou chèques, sans les avoir préalablement soumis à la commission.

À Me Denis Turcotte, qui lui a demandé en contre-interrogatoire s'il avait un « caractère orageux », l'ex-syndicaliste s'est plutôt décrit comme insistant et tenace.

« Je ne me ferai jamais intimider par personne. » — Ken Pereira

Il ne croit pas que c'est en raison de doutes sur sa compétence que M. Dupuis a voulu l'écarter, précisant que jamais ce dernier ne lui a dit qu'il faisait mal son travail de directeur général du local 1981. Il ajoute que sa ténacité était en fait bien vue, au début, par l'ex-directeur général de la FTQ-Construction.

« Jean Lavallée et Jocelyn Dupuis m'ont choisi, même avec ma violence », a lancé quelque peu moqueur M. Peireira à Me Turcotte: « dès fois, tu as besoin de quelqu'un qui se tient debout ».

La commissaire Charbonneau s'est lassée, plus d'une fois, de la façon de Me Turcotte d'insister sur le caractère de M. Pereira pour le discréditer et l'a rappelé à l'ordre : « Vous allez arrêter! vous allez passer à autre chose, Me Turcotte! ».

« ''Je veux comprendre son attitude, son comportement...'' ''Je vous comprends, mais on ne va nulle part avec des hypothèses''. » — Échange entre Me Turcotte et la commissaire Charbonneau

M. Pereira a de nouveau admis qu'il avait volé à l'été 2008, dans les bureaux du comptable de la FTQ-Construction, une partie des factures de Jocelyn Dupuis, mais a souligné qu'à l'époque, personne à qui il avait montré ces factures n'avait présenté l'affaire comme un vol.

« Je les ai données à Michel Arsenault (président de la FTQ), il ne m'a pas traité de voleur », a-t-il souligné, précisant qu'il avait plutôt été scandalisé par les factures de M. Dupuis, qui étaient gonflées et fausses, selon Ken Pereira.

L'analyse d'Isabelle Richer à l'émission 24 heures en 60 minutes

Il a rappelé, comme il l'a fait tout au long de son témoignage, qu'il les avait prises afin de dénoncer le train de vie de M. Dupuis, mené aux dépens des travailleurs. Il a aussi convenu qu'il avait appris à haïr Jocelyn Dupuis et a dit que s'il y avait un besoin de commissions comme la commission Charbonneau, c'est à cause d'individus comme lui.

M. Pereira a insisté sur le fait qu'il n'était pas seul à avoir voulu écarter M. Dupuis : il avait alors l'appui du président de la FTQ-Construction, Jean Lavallée, et du président de la FTQ pour se servir des factures à cette fin en confrontant les différents directeurs de locaux affiliés à leur réalité.

L'ex-directeur général du local 1981 des mécaniciens industriels affilié à la FTQ-Construction demeure convaincu d'avoir agi dans le bon intérêt du syndicat :

« Le mettre de côté, c'est faire avancer la FTQ. » — Ken Pereira sur Jocelyn Dupuis

Il admet avoir enregistré à leur insu plusieurs directeurs de locaux lorsqu'est venu le temps de les confronter aux factures, dont Yves Ouellet, Yves Mercure, Mario Basilico, George Lannéval, Bernard Girard, Michel Ortolano et Arnold Guérin. Il ajoute avoir aussi enregistré Gilles Audette, attaché politique de Michel Arsenault, mais jamais ce dernier, ou encore Jean Lavallée.

M. Pereira ne regrette pas d'avoir été voir directement M. Arsenault, plutôt que les seuls responsables de la FTQ-Construction, avec les factures, convaincu que ces derniers les auraient détruites en raison de l'influence qu'avait sur eux Jocelyn Dupuis.

Il se défend aussi d'avoir agi, comme l'insinue M. Turcotte, dans l'espoir d'obtenir le siège de M. Dupuis.

L'ex-syndicaliste souligne en conclusion que, malgré tous ses efforts, ses dénonciations, aujourd'hui encore, les membres du local 1981 ne travaillent toujours pas au Québec.

« Moi, à ce jour-ci, je suis barré de la FTQ, la bâtisse, Jocelyn Depuis ne l'est pas. » — Ken Pereira

La FTQ-Construction a été fort malmenée par les nombreuses allégations de l'ex-syndicaliste devant la commission Charbonneau, notamment à l'endroit de son ancien directeur général Jocelyn Dupuis. Selon M. Pereira, ce dernier entretenait des liens avec des Hells Angels et des membres présumés de la mafia, au vu et au su des gens de son syndicat.

Le Fonds de solidarité FTQ a annoncé qu'il se réservait le droit de contre-interroger aussi M. Pereira mais qu'il attendrait la fin du contre-interrogatoire de la FTQ avant de faire savoir s'il va de l'avant.

La FTQ tente de contourner les règles de la commission

En fin de journée, Me Turcotte a soulevé l'ire de France Charbonneau en tentant d'interroger Ken Pereira à l'aide documents qu'il avait en sa possession, mais qui n'avaient pas été remis aux procureurs au préalable, comme l'exigent les règles de la commission.

L'avocat de la FTQ-Construction a d'abord voulu interroger le témoin sur une lettre qu'il aurait écrite en 2011 au président de la FTQ-Construction, Arnold Guérin, et dans laquelle il indiquerait être en mesure de lui donner de l'information sur des journalistes qui le contactaient.

Le procureur Simon Tremblay, qui a mené l'interrogatoire de Ken Pereira, s'est opposé à ce que Me Turcotte pose des questions au sujet de cette lettre, puisqu'elle n'avait pas été remise aux procureurs dans les délais prescrits par l'article 72 des règles de procédure de la commission. Me Tremblay s'est dit d'autant plus « mal à l'aise » devant les méthodes utilisées par Me Turcotte qu'il dit avoir rappelé cette règle à tous les avocats vendredi dernier.

Article 72 des règles de fonctionnement de la commission : Les participants fourniront sur support numérique aux procureurs de la Commission tous les documents qu'ils entendent déposer à titre de pièces ou auxquels ils entendent se référer pendant les audiences, au moins trois (3) jours ouvrables avant le moment où ils entendent s'y référer ou avant le moment où ils entendent déposer ledit document.

« C'est mes notes! Je peux lire n'importe quoi. L'objectif, c'est la vérité », a alors avancé l'avocat de la FTQ-Construction, ce qui a fait rire la présidente de la commission. « Nous sommes à la recherche de la vérité, mais il y a des règles à respecter », a-t-elle ensuite rétorqué.

« Si je ne veux pas le mettre en preuve, si je ne veux pas le mettre en contradiction [le témoin] avec, moi je pense que je peux m'en servir. C'est pour moi. C'est comme mes notes personnelles! », a alors répliqué Denis Turcotte, en affirmant croire qu'il était dans « son bon droit » d'agir de la sorte.

« J'en reviens pas » a alors lâché France Charbonneau, avant d'ajouter : « Je ne permets pas la question ».

Me Turcotte a cependant tenté de revenir à la charge, en disant que « ce n'était pas si dramatique que ça », et qu'il était « fort pertinent » d'obtenir la réponse de M. Pereira à ce sujet.

M. Pereira a finalement dit qu'il ne savait pas de quoi il était question, ce qui a mis un terme à l'échange.

Le bras de fer a repris quelques minutes plus tard, lorsque Me Turcotte a interrogé le témoin sur une série de chèques qu'il aurait signés à compter de l'été 2011, après qu'il eut quitté la direction du local 1981. Après que ce dernier eut donné des dates et des montants précis, Me Simon Tremblay s'est de nouveau opposé à l'approche de l'avocat.

« On réfère à un chèque qui provient du local avec la date et le montant. Clairement, on a possession du chèque. On se sert du chèque. On essaie encore une fois de contourner la règle 72. Je ne sais pas si on joue à cache-cache, à quel jeu on veut jouer », s'est offusqué le procureur de la commission.

« C'est mes notes », s'est de nouveau exclamé l'avocat de la FTQ-Construction. « Mais comment pouvez-vous dire ça? » s'est impatientée France Charbonneau, visiblement excédée, qui a néanmoins invité le témoin à répondre à la question. « Ça se peut », a dit ce dernier.

Ken Pereira a finalement convenu qu'il avait pu faire des chèques à une dénommée Martineau, mais a plaidé qu'il « n'était pas en position » d'en dire davantage à ce sujet, sinon à huis clos.

France Charbonneau est alors intervenue une dernière fois.

« Si vous avez d'autres questions de cet ordre-là, je vais vous dire tout de suite que je ne les permettrai pas. Ou alors vous allez vous adresser aux procureurs de la commission. Et encore là, je vous fais une faveur. » — France Charbonneau à Me Turcotte

Me Turcotte poursuivra son contre-interrogatoire mardi matin.


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