En dépit de son langage hargneux, la lettre anonyme ordonnant à une résidente de Newcastle, en Ontario, de quitter le quartier ou de faire euthanasier son petit-fils autiste ne peut être considérée comme un « crime haineux » en vertu du Code criminel, affirme le bureau du procureur général de l'Ontario.
L'unité de police régionale de Durham précise cependant que d'autres éléments du Code criminel seront étudiés dans le cadre de leur enquête criminelle, qui a débuté vendredi dernier.
La grand-mère de Max, un jeune garçon autiste de 13 ans, a averti les policiers dès qu'elle a trouvé la lettre d'insultes par la poste.
De graves conséquences potentielles
Pour la directrice de Trait d'Union Outaouais, cette lettre est inacceptable.
« Cela peut faire en sorte que les parents se replient sur eux-mêmes et ne veulent plus sortir aussi parce qu'ils ne se sentent pas bien accueillis. Ils se disent oui, c'est déjà compliqué de sortir avec mon enfant et de gérer les différentes situations », explique-t-elle
La responsable de l'organisme, qui offre des services aux personnes ayant un trouble envahissant du comportement (TED), qualifie cette situation d'exceptionnelle.
Bien qu'elle doute que cette lettre soit le reflet d'une opinion généralisée, elle croit néanmoins que les parents d'enfants autistes sont trop souvent confrontés à des situations embarrassantes.
« Je dirais que la plupart des parents d'enfants autistes ont à un moment ou à un autre dans la communauté entendu, ou se sont fait dire, des choses blessantes. [...] Je pense que ça, c'est encore le lot de la plupart des familles d'enfants autistes, malheureusement », affirme Mme Sylvestre.
Elle craint que cela n'amène ces parents à éviter de se confier aux voisins, voire de dissimuler l'état de leur enfant, de peur d'être jugés.
Une lettre dérangeante
Vendredi, Brenda Millson, une résidente de Newcastle, a été choquée en lisant une lettre qu'elle a reçue par la poste. L'auteure de la lettre, qui affirme être une mère vivant dans le quartier, se dit irritée par les bruits produits par le petit-fils de 13 ans de Mme Millson, lorsqu'il se trouve à l'extérieur.
La voisine excédée parle notamment de « pollution sonore » par le garçon, qui effraierait les « enfants normaux ». Elle ajoute que la famille devrait réfléchir pour faire « le bon choix et déménager ou le faire euthanasier ».
La police régionale de Durham affirme prendre la lettre au sérieux.
Depuis qu'elle a été diffusée dans les réseaux sociaux, la lettre suscite beaucoup de réactions et d'échanges entre les internautes.
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La lettre suggérant l'euthanasie d'un enfant autiste n'est pas un «crime haineux»
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